(Le Loup)

Le Loup en France de nos jours :

C'est un fait, l'on ne risque rien en se promenant dans les bois de France, du moins rien par rapport au loup, ce dernier ayant été éradiqué au début du siècle. Désormais les seuls loups connus sur le territoire sont concentrés dans des zoos ou des parcs, seuls quelques individus ayant franchis l'invisible frontière entre l'Italie et la France ont élus domiciles dans les hautes forêts des Alpes du Sud.

Canis Lupus :

Tel est son nom, car malgré ce qu'on pourrait croire le loup appartient à une seule espèce : Canis Lupus, il partage d'ailleurs l'origine Canis avec sept autres espèces qui sont : le chien, le coyote, trois espèces de chacal, le loup d'Abyssinie et le loup rouge du sud-est des États-Unis (espèce probablement hybride entre le loup et le coyote). Le loup est par ailleurs classé en trente sept sous espèces (dont une dizaine sont éteintes) différencié par des variations de poids, de tailles, de couleurs et de particularités physiques propres.

Le loup est bien plus vieux que l'homme, l'animal qu'on connaît aujourd'hui est le fruit de 30 millions d'années d'évolution, des os fossilisés de loups qui côtoyait déjà l'homme de néendertal ont été analysé comme quasi-identique à ceux du loup actuel.

Son aspect social s'organise en Meute, une meute est composée d'une dizaine d'individus qui sont hiérarchisé de la façon suivante : un loup dominant, une femelle "appartenant" au dominant, et de divers loups mâles et femelles. Seul le couple dominant se reproduit (en théorie) bien que d'autres couples puissent se former ils n'engendreront pas de louveteaux mais resterons fidèles et seront soumis à l'autorité du dominant (queue entre les pattes, offre sa gorge, ...). Toutefois on considère qu'un loup reste chef de meute pendant deux à trois ans (cela varie en fonction de la compétition), en effet d'autres loups peuvent prétendre à devenir dominant et à se reproduire, un affrontement éclate alors au sein de la meute entre le chef de meute et les divers prétendants, souvent plus jeunes, ces affrontements peuvent être violents et il n'est pas rare de voir un loup y perdre une oreille, la queue ou même pire. Les Louveteaux naissent entre 60 et 65 jours de gestation par portée de 5 à 8 individus, il resteront dans la lovière pendant une vingtaine de jours, puis à travers les jeux, ils apprendrons à respecter la hiérarchie, à chasser et à se faire une place dans la meute, leur maturité sexuelle n'est atteinte qu'à 22 mois.

Avec ses mâchoires fortes de 42 dents dont des canines de plus de 6 cm de long exerçant une pression de150 kg/cm2, une vue et une ouïe remarquable ainsi que plusieurs dizaines de kilos de muscle (son poids oscillant entre 25 et 60 kg, mais ses valeurs peuvent être largement dépassés pour atteindre les 100 kg (très rare)), on peut parler du loup comme d'un superbe prédateur, de plus il dispose d'un odorat particulièrement affûté ce qui n'est pas le moindre de ses atouts. Le Loup chasse en groupe toutes sortes d'herbivores ; cerf, rennes, bisons, caribous, élans, lapins, oiseaux, poissons, parfois même le coyote et le chien. La vitesse en course de cet animal atteint, voire dépasse les 30 km/h, de plus il est très endurant et peut courir des heures entières au même rythme, ainsi il peut épuiser certaines de ses proies et facilité sa mise à mort, l'animal est ensuite dévoré sur place et ce festin se fait toujours par ordre hiérarchique, les louveteaux restés dans leurs tanières profiteront d'une nourriture régurgités plus tard.

Le loup ne connaît qu'un seul vrai prédateur : l'Homme. Ainsi notre chasseur est maintes fois devenu un chassé.

Louveterie et chasse au Loup :

Le 25 mai 1413 le "bon" roi de France Charles VI déclare et instaure le droit de chasse au loup à toutes personnes et de quelques manières que ce soit, bien entendu les paysans devront se soumettre aux lois des seigneurs et ainsi n'auront pas le droit d'utiliser ni armes à feux, ni armes blanches, ni chiens de chasse et aucuns pièges (collet, mâchoires, ...), en d'autres termes ces derniers avaient le droit de participer aux battues en qualité de rabatteur quand l'occasion se présenterait.

Notre paysan Français attendit donc 1789, au moment de la révolution, pour avoir le droit de chasser sur ses terres les animaux nuisibles dont le loup faisait partie.

On instaura donc une institution nouvelle, un corps de spécialiste de la chasse au loup, possédant des chiens spécialement dressés et connaissant tout les moyens nécessaire à l'éradication de cet animal. Charlemagne fut le premier à penser créer un corps de spécialiste de chasse au loup, François 1er lui, mit en place cette institution et la développa en 1520. La révolution minimisa ce corps de l'état car il donna le droit de chasser aux paysans, et il fallut attendre le régime Napoléonien pour voir réapparaître les capitaines général, capitaines, lieutenants et sergent de Louveterie. Aujourd'hui la Louveterie ne s'est pas éteinte, comme on aurait pu le croire, avec les derniers loups, cette institution existe toujours auprès des régions administratives Françaises. Son rôle est désormais : régulation des Prédateurs, contrôle du piégeage et répression du braconnage.

Pièges et poisons :

Pour chasser les loups, les hommes utilisèrent de nombreuses méthodes, depuis le piège le plus simple jusqu'au poison. Il faut bien différencier l'ancienne protection contre les loups, la chasse, et l'extermination systématique dont ils furent victimes au XIXè siècle.

Pour se garantir contre les attaques des loups, les habitants des campagnes creusaient à proximité des villages des fosses profondes, dans lesquelles quelque carcasse servait d'appât. Ces pièges, appelés "Louvières", donnèrent leur nom à certaines localités (Louviers, La Loubière, ...). De nouveaux systèmes de pièges virent le jour, on utilisa ces derniers mais aussi toutes sortes de poisons,  la trappe (voir dessin), trou à loups, lacet, poche à filet, collet, panneaux, dards perforants, assommoirs, guillotine, chambre à loup, cage à pieux, appâts à aiguilles, verre pilé, pièges à mâchoire, hameçon à loups, viande empoisonnées à l'arsenic, appât pour loup en flacon, ...

Tous ces moyens n'avaient qu'un seul but, tuer, tuer le maximum de loups, et peu importe les souffrances infligées à l'animal. Il est facile d'imaginer l'agonie d'un loup ayant avalé un appât rempli d'aiguille, lui perforant l'estomac et le laissant mourir d'hémorragie, comme ces pièges à ressorts qui, dissimulés dans un morceau de viande, se détendaient dans la gueule du loup en lui déchirant la mâchoire, la pauvre bête n'avait plus qu'à attendre l'heure de sa mort.

Après la révolution, le loup continuait à proliférer, alors le pouvoir en place décida d'encourager la destruction de l'animal avec l'apparition de prîmes par tête de loup, plusieurs fois réévaluées pour stimuler l'activité des chasseurs. Les résultats ne se firent pas attendre, il commença à décroître, mais au moindre relâchement les populations de loups pullulaient à nouveau. Alors sous le régime Napoléonien on réhabilita le corps de la Louveterie, les traques reprirent de plus belle.

Le temps passa, la généralisation des armes à feux rendit l'entreprise plus facile, en même temps que l'industrialisation et le développement des villes limitaient leur territoire naturel, bientôt le loup n'existait plus en France. Le 19 septembre 1979 la convention de Berne déclarait l'espèce Canis Lupus protégée et décidait d'indemniser les éventuels dégâts commis par cette espèce sur les troupeaux. En janvier 1990 la France adopte enfin cette résolution, jusqu'alors le loup pouvait être exterminé et une prime envisageable, d'ailleurs en 1987, des loups ayant passé la frontière, furent abattus par les autorités compétentes (ou incompétentes ?) Française.

Bonus :

Images de loup (Cliquez pour agrandir)