MYTHOLOGIE :

Le loup occupe toutes les religions, il est respecté ,voir vénéré par certains ou craint et rejeté par les autres.

Les Égyptiens invoquaient Oupouaout, le dieu à tête de loup, afin qu'il ouvre le chemin au pharaon mort qui regagne le royaume d'Osiris en le gardant dans sa lumière et en le protégeant des embûches de la nuit, ce dieu loup devint le protecteur de la ville d'Assiout, appelée Lycopolis (ville du loup) par les Grecs, ces derniers considéraient les loups comme les animaux du dieu solaire Apollon, auxquels on les offrait en sacrifice. On croyait que ce dieu rencontrait les loups durant son séjour hivernal dans les lointaines régions du Nord. Ainsi pour ces deux peuples méditerranéens le loup évoquait-il, non pas la lumière éclatante, mais plutôt la lumière inquiétante et froide de la nuit ou de l'hiver. Dans la langue Grecque primitive les deux termes désignant la lumière et le loup étaient si proches qu'ils finirent parfois par se confondre : "Apollon Lycien", selon les interprétations, désigne soit le dieu de la lumière soit le dieu destructeur de loups. De même, on a pu rapprocher le nom du dieu Gaulois de la lumière, Belen ou Belenos, du terme "Bleis" qui désigne le loup dans la langue Celtique.

Ainsi le loup mythologique trouve sa place dans l'histoire des grands peuples.

Pour les montagnards de Géorgie, la société des loups était une réplique de celles des hommes. Comme les abeilles, ils étaient protégés par Givargi, le saint Georges de la Montagne, et erraient librement dans la nature. Ils n'étaient pas considérés comme des animaux sauvages : les chasseurs qui tuaient un loup portaient le deuil comme s'ils avaient tué un homme.

Quand Odin trônait dans son palais du Walhall, deux grands loups étaient couchés à ses pieds : c'étaient Geri Entrailles Gloutonnes et Freki Engouffre et Dévore, qui happaient à grandes gueules les restes des festins lancés par le dieu. A l'extérieur, sur le mur d'enceinte du palais, une tête de loup montait la garde au-dessus de l'entrée principale.

Bien qu'ennemis héréditaires, Turcs et Mongols se disaient également descendants de la race des loups. Un jeune guerrier Turc, seul survivant de son peuple après l'invasion des Mongols, aurait été recueilli par une louve et conduit par elle dans une sorte de Paradis terrestre caché entre les montagnes. De leur union serait né un nouveau peuple qui, guidé par un grand loup gris, aurait émigré vers les terres qui forment aujourd'hui la Turquie. L'empereur Mongol Gengis Khan se vantait également d'être le fils d'un loup (le loup bleu).

Par ailleurs, en Chine, lors des éclipses solaires, on croyait qu'un gigantesque loup céleste dévorait le soleil. On battait alors du tambour et on tirait des flèches vers l'astre en danger pour éloigner la bête monstrueuse. En Europe le loup est plutôt considéré comme un animal nocturne et associé à la lune.

Ainsi le mythe de l'homme loup ou loup-garou prend naissance d'après le mythe de Lycaon, en effet le premier roi légendaire d'Arcadie, Lycaon, vivait avec ses fils, dans la plus totale impiété. Lors d'un banquet, il servit à Zeus, qu'il n'avait pas reconnu, les membres d'un enfant : indigné, le dieu foudroya tout le palais de Lycaon et changea celui-ci en loup pendant dix ans.

Un autre grand mythe ,où est directement associé le loup ,est celui de la légende de Romulus et Remus. Au VIII e siècle avant J.-C. Rhéa fut enterrée vivante pour avoir manqué à son voeu de chasteté et ses deux fils furent livrés au Tibre. Le panier s'échoua sur une rive où leurs cris attirèrent une louve aux mamelles pleines, aux louveteaux morts elle substitua ces deux nouveaux-nés. Plus tard un pic-vert vola à sa rencontre, emmenant avec lui le berger Faustulus jusqu'à sa tanière, ce dernier découvrant les nourrissons les emporta avec lui, il les nomma Romulus et Remus. Bien des années après, le sang royal des deux jeunes hommes éclata au grand jour (ils étaient fils de Rhéa Silva nièce du roi d'Albe), le roi déchu Numitor reconnu leurs origines princières et ils reconquirent le trône d'Albe la longue. C'est à l'endroit même de leur sauvetage par la louve nourricière qu'ils choisirent de bâtir leurs cités, Romulus sur le mont Palatin et Remus sur le mont Aventin, ils tracèrent les lignes d'enceinte. Par un signe divin douze vautours survolèrent la cité de Romulus, six seulement sur celle de Remus, furieux, ce denier sauta par dessus cette frontière symbolique ; Romulus tua son frère sur le champ pour avoir violé l'enceinte sacrée de la ville à laquelle il donna son nom : Rome. Ainsi le dieu de la guerre Mars, associé au loup dans la mythologie romaine, devint aussi le protecteur de Rome. Plus tard on attribua même la victoire de Sentinium, en Ombrie, en 195 avant J.-C. sur les Gaulois, à la présence d'un loup envoyé par Mars dans les rangs ennemis.

LE CULTE DU DIABLE :

En Grèce, les bergers de l'ancienne Arcadie honoraient la déesse de la chasse Artémis et l'invoquaient parfois sous le nom d'Artémis Lycoctone (qui tue les loups) en lui demandant de protéger les troupeaux.

Pour les Hébreux aussi, les loups étaient une manifestation concrète de la toute puissance divine. Selon les textes bibliques, Dieu aurait créer les fauves qui peuplent la terre dans le but de punir les hommes qui seraient coupables d'impiété : aux habitants de Jérusalem qui avaient refusé de se convertir, il aurait envoyé "le loup du désert" pour les ravager. Plus tard, l'église chrétienne tenta de reprendre cette explication. Au XVIIIe siècle, les prêtres catholiques affirmaient que la bête qui ensanglantait le Gévaudan avait été envoyée par le seigneur pour châtier les hommes impurs.

Cependant pour les habitants des campagnes, le loup passait plutôt pour un envoyé du Diable. Sa prédilection meurtrière pour les agneaux en faisait l'ennemi des bergers; or le Christ était souvent représenté sous les traits d'un berger chargé de surveiller un troupeau de brebis symbolisant l'ensemble des chrétiens ; de même que la brebis égarée devenait la proie du loup, le chrétien infidèle devenait la proie du Diable.

Le Loup représente le Diable, car celui-ci éprouve constamment de la haine pour l'espèce humaine ... Les yeux du loup brillent dans la nuit, "ce sont les oeuvres du Diable", peut-on lire dans un bestiaire du Moyen-âge. A la même époque, les acteurs qui jouaient le rôle de diables dans les spectacles se revêtaient de peaux de loups. Et l'on croyait que le Diable prenait de préférence l'apparence d'un loup lorsqu'il venait sur Terre jouer quelque mauvais tour aux humains.

Ainsi le loup fut-il pendant des siècles un animal maudit, contre lequel les hommes luttèrent parfois à l'aide de prières et de formules magiques.